Le PLU 2016 de la ville d'HYERES a remplacé la Zone d'Aménagement Conserté par une Orientation d'Aménagement et de Programation, procédure bien plus légère qui permet de contourner un certain nombre de contraintes règlementaires comme une concertation publique détaillée, un appel d'offre pour établir un projet d'architecture, puis un autre pour désigner un aménageur... Le CIL ne se satisfait pas de ce que contient le PLU dans son état présent, il fera son possible pour obtenir sa modification afin de défendre ce qui a conduit à sa création (voir l'EXPOSE PREALABLE énnoncé lors de la création de l'Association de DEFENSE retranscrit ci aprés)
.En 2005 se crée l'Association de Défense du Quartier des ROUGIERES (qui deviendra en 2008 le CIL du Quartier des ROUGIERES) dont les Statuts débutent par cet exposé préalable
EXPOSE PREALABLE
Les membres fondateurs ont pris connaissance avec stupeur du projet de la future ZAC des Rougières, tel qu'il a été soumis à un premier vote du Conseil Municipal en date du 27 juin 2005, confirmant ainsi les échos qui les avaient déjà alertés auparavant.
Ils se déclarent résolument opposés à un projet beaucoup trop dense, reproduisant en l'accentuant le phénomène dit « d'encasernement » dont personne ne veut plus car relevant d'une époque révolue. De plus, cette étude ne tient aucun compte des principales contraintes physiques du site.
Ils déplorent l'élaboration occulte et l'absence d'études techniques approfondies, préalables à la transmission au conseil municipal du zonage P.L.U. d'une part et d'un règlement absurde d'autre part, contradictoire avec celui du P.O.S. régissant les zones denses UB, UC, et UE actuelles.
Enfin, ils affirment leur volonté de promouvoir un contre-projet d'aménagement, raisonnable et humain, ouvert aux avancées techniques récentes de façon à employer des matériaux écologiques dans la construction, à utiliser au maximum le solaire pour économiser l'énergie, et soucieux à la fois de réduire la consommation d'eau et de protéger la nappe phréatique.
Les membres fondateurs décident de favoriser au maximum la réalisation de logements individuels bien insérés dans des îlots de verdure et comportant une large proportion de logements locatifs -- en particulier de logements aidés --, ainsi que d'autres en accession à la propriété, de façon à offrir enfin un logement digne et à prix étudié aux Hyérois en activité et particulièrement aux jeunes ménages.
L'Association a obtenu en 2005
la collaboration de deux professionnels de renom qui ont esquicé le contre projet suivant.
REVER UN NOUVEAU QUARTIER
Je crois avoir fait un rêve : j’ai rêvé le devenir de mon quartier.
Mais peut-on rêver un quartier ?...
Si l’on passe sur la contradiction qu’il y a à vouloir reproduire l’Avenue Gambetta d’un côté et à saboter le
caractère XIXième de l’Avenue Clotis par une Mairie très approximative d’autre part, je crois qu’on pourrait différemment
penser un quartier soft, frappé au coin du bon sens et éclairé par les expériences malheureuses des autres.
Même si l’on tient absolument à avoir un grand axe noble, pourquoi pas, ne pourrait-on, au lieu de le livrer aux rodéos
urbains, l’imaginer en grand espace vert, planté comme savent le faire les services de la Ville, et plutôt sinueux de
manière à créer un parc où la verdure et les fleurs, qui sont si agréables sur la voie Olbia, inciteraient les habitants du
quartier à de belles promenades.
Cela permettrait aussi aux enfants d’approcher et de connaître toutes ces plantations qui sont inapprochables
en site carrossable.
De ces espaces verts, modelés également en altitudes diverses, les courbes permettraient de nicher des immeubles,
mal nécessaire, non pas en suivant une épuisante litanie de hauteurs uniformes, mais plus ou moins en arrête de
poisson de hauteurs variées, ce qui aurait le double avantage de les exposer au Sud (et non pas au mistral) et de
permettre un accès voitures par les extérieurs, en voies secondaires ou tertiaires. Naturellement ces voies seraient le
moins possible rectilignes et leurs courbes bien dessinées casseraient la vitesse des véhicules donnant ainsi confort
acoustique et sécurité aux habitants.
Pour ne pas couper le quartier en deux, un ou plusieurs passages semi souterrains, relieraient les deux cotés de
l’espace vert qui serait donc, lui, ininterrompu de la voie Olbia à Olbius Riquier.
Bien sûr en s’éloignant de cette dorsale les constructions devraient diminuer de hauteur pour aboutir à un habitat diffus
et individuel, en bande ou non, étant entendu que pour les immeubles une juste dimension peut être trouvée en limitant
les unités à 40 ou 60 logements qui est la statistique approximative d’une communication possible entre résidents.
On peut même essayer de faire se rencontrer ces résidents et lorsque je dis que l’espace vert serait ininterrompu ,
ce n’est pas tout à fait vrai : il y aura bien, quelque part vers le centre, un point d’intérêt central, toujours piétonnier mais
moins planté et plus minéralisé, où l’on peut imaginer des joueurs de boules sur un square où des équipements
(école, mairie annexe, commerces de proximité ) constitueraient le coin animé, pourquoi pas un marché ou des
manifestations culturelles sur un espace libéré à cet effet.
La notion de « parc habité » a de plus en plus la faveur des urbanistes et constitue très certainement une
réponse bien adaptée à la vie d’aujourd’hui.
Certes le cadre n’est pas suffisant s’il n’est pas desservi par des équipements ad hoc, et il est par exemple très important
que ce quartier soit efficacement relié aux voies de desserte périphériques existantes par le plus grand nombre de
bretelles possibles, évitant les concentrations au débouché sur la voie Olbia, et ne privilégiant pas l’une par rapport à
l’autre de manière à bien répartir le trafic.
Un autre point important à traiter compte tenu de l’imperméabilisation fatale due aux chaussées et aux toitures est celui
de l’écoulement des eaux de pluie qui en résultera et j’ai rêvé qu’on allait le faire intelligemment.... Même si un bassin
d’orage est indispensable, encore faut-il le dimensionner et s’assurer qu’il ne débordera pas dans le Roubaud, on
pourrait imaginer des « retardateurs » (pas forcément sous forme de réservoirs) intégrés à chaque construction ,
procédé que certains maîtrisent parfaitement.
Pour résumer mon rêve, si l’on veut un habitat digne du XXIième siècle, digne de la qualité de vie hyèroise, digne du
savoir-faire botanique hyèrois, il faut peut-être un peu réfléchir, mener une étude digne de ce nom, la confier à un
technicien conscient que l’ère du quantitatif est terminée et qu’a commencé celle du qualitatif,
... mais n’ai-je pas trop rêvé ?
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